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#4 Un petit air de vacances – Grèce

26 avril 2024 – 29 mai 2024
34 jours – 17 étapes

1145 km – 11 750m D+

Nous passons la frontière sans autre difficulté que celle de se faire entendre dire par le douanier « You should take airplane » soit, pour les moins anglophones d’entre nous : « Vous devriez prendre l’avion ». Merci, on y pensera ! Après la traditionnelle photo de notre topette de Chartreuse verte devant le drapeau du pays (on en a une jaune également, bien au chaud au fond d’une sacoche), nous voici de nouveaux en Europe mais cette fois, il nous faut décrypter l’alphabet local. Il me (Marie) reste quelques souvenirs de mes cours de grec ancien en 3ème et j’arrive à décoder une bonne partie des lettres. Un énorme panneau indiquant « ΜΑΚΕΔΟΝΙΑΣ » arrive tout de même à nous faire douter : sommes-nous entrés en Macédoine du Nord par erreur ? Est-ce encore un sale tour de notre application GPS Komoot ? Mais non, nous sommes bien en Grèce mais dans la région macédonienne qui couvre une bonne partie du Nord de la Grèce. Et juste après le panneau… l’entrée d’autoroute. Aïe, on ne l’avait pas vu venir celle-là ! Heureusement, un petit panneau indique sur la droite « τοπική οδό » soit « route locale », ouf ! On prend donc cette direction mais la route s’arrête brusquement quelques mètres plus loin, ensuite, c’est un chemin de gros cailloux, qui nous a l’air trop difficile à rouler même avec nos gravels. On se regarde avec Romain : l’autoroute ou les cailloux ? On choisit les cailloux, peut-être que ça ne durera pas longtemps.

Une heure plus tard, épuisés d’avoir poussé les vélos dans les côtes et d’avoir accéléré plusieurs fois pour distancer les premiers chiens de berger agressifs  de notre voyage, nous arrivons dans un minuscule village et retrouvons la route, la vraie, avec du bitume et tout. À noter tout de même que nous avons rencontré des panneaux de signalisation routière sur le côté du chemin, donc il doit vraiment être utilisé par les locaux même s’il est impraticable autrement qu’en 4×4.

Quelques kilomètres plus loin, aux abords d’une ferme, une meute d’une dizaine d’énormes chiens, la bave aux lèvres, arrive en trombe en aboyant férocement. Descendus de vélo dès l’instant où nous les avons aperçus, nous passons quelques secondes terrifiantes avant que le fermier ne vienne nous aider. Il les rappelle avec, dans sa main droite, une pierre de la taille du poing. Ces chiens ne sont pas vraiment dressés, ils n’obéissent qu’à leur instinct et à la peur que leur inspire les humains et leurs cailloux. Les jours qui suivront et tant que nous resterons dans les montagnes, nous aurons plusieurs fois par jours affaire à ces bêtes effrayantes qui n’ont rien à voir avec nos chiens domestiques. Coup de chance, les fermiers n’étaient jamais loin et venaient rapidement nous aider, ou alors les chiens étaient suffisamment éloignés lorsqu’ils nous apercevaient pour qu’un sprint suffise à les faire renoncer. Une fois, alors que nous nous croyions en sécurité, un chien encore plus fou que les autres a sauté d’une barre rocheuse de plusieurs mètres pour venir nous intimider ! Dans tous les cas, ces rencontres nous laissent transpirants, le cœur battant

Remis de nos émotions, nous enfourchons nos vélos pour attaquer une longue descente qui nous mènera à la ville de Καστοριά (Kastoria), où nous retirons quelques euros et faisons le plein d’eau potable (au robinet !) avant de nous trouver un petit emplacement de bivouac au bord du lac avec vue sur la ville

Le lendemain, nous roulons jusqu’au village d’Αγάπη (Agapi), après une étape de 85km et 950m de dénivelé positif. La route, très vallonnée avec de forts pourcentages de pente, était difficile ! Nous nous trouvons un petit emplacement de bivouac à côté d’une belle rivière, peu avant le village. L’eau est fraîche et nous nous lavons rapidement mais avec plaisir après cette chaude journée. Nous utilisons également notre filtre à eau pour la première fois du voyage, pour cuisiner, boire et se brosser les dents. 

Notre dernière étape avant d’arriver aux Météores nous fera à nouveau emprunter une route très vallonnée, c’est donc épuisés mais heureux, que nous arrivons vers midi au village de Καστράκι (Kastraki), au pied des fameux monolithes. Nous nous offrons un bon resto avant d’aller nous reposer pour l’après-midi au camping. Romain prend soin de nos vélos tandis que je m’occupe de la lessive. Comme il n’avait plus rien de propre à se mettre, mon amoureux bricole en slip de bain, sous les regards étonnés de nos voisins !

Les Météores. Des piliers de roche semblent être tombés du ciel, mais leur nom vient de l’exact opposé de cette idée, puisque Μετέωρα, en grec moderne, signifie « qui s’élève dans l’air ».
Aux environs du XIVème siècle, des moines orthodoxes décident d’améliorer leurs conditions de vie, quittent progressivement les grottes à flancs de falaise (qu’ils avaient aménagées et qui étaient habitées depuis le XIème siècle !) et construisent 24 monastères aux sommets des pitons. Seuls 9 d’entre eux subsistent aujourd’hui et, parmi ceux-là, 6 sont encore en activité.

Nous prenons 3 jours « off », sans vélo, pour tous les visiter. Le premier jour, on se rate : ayant voulu dormir un peu le matin, nous n’arrivons que vers 11h (la panne du bus au beau milieu de la montée n’a pas aidé non plus) au Grand Météore, le plus important de tous et le plus visité également, avec son voisin le Vaarlam. Ce sont les vacances scolaires en Grèce, et c’est bondé… quitte à être au milieu de centaines d’autres touristes, on enchaîne avec le Vaarlam, se promettant d’arriver plus tôt les jours suivants pour les autres visites. Il faut dire que l’intérieur des monastères est aussi épuré et aérien que les monolithes de pierre qui les soutiennent. La religion orthodoxe vénère les icônes (que les pratiquants embrassent l’une après l’autre… ils sont apparemment bien immunisés contre le Covid), les murs et plafonds des monastères sont couverts de sublimes peintures et fresques extrêmement détaillées, représentant un Saint, un Ange, le Christ ou une scène de l’Ancien Testament. On n’y connaît pas grand chose avec Romain, alors on s’intéresse, on regarde, on lit… mais quand même, il y a beaucoup de violence dans ces peintures, avec d’innombrables scènes de décapitation et autres sympathiques tortures.

Le deuxième jour nous arrivons, en stop cette fois-ci, pour l’ouverture du monastère de Roussanou, bien moins touristique que ses 2 voisins, il est aussi plus petit. La vue depuis sa terrasse est dingue. Nous profitons de la fraîcheur du matin pour marcher jusqu’au suivant, le monastère de la Sainte-Trinité et son chemin d’accès taillé dans la roche. Nous terminons notre demi-journée de visite par Saint-Stéphane, le seul monastère féminin des Météores. Une famille nous prend en stop pour le retour au camping et nous nous serrons à l’arrière de la 205 avec les 2 enfants. Nous discutons un moment, ils nous expliquent que nous avons de la chance avec la météo, puisque normalement la pluie tombe fort en cette saison. Puis, la dame, Anastasia, veut absolument faire une photo avec nous, ça y est, nous sommes des stars. 

Nous allons nous renseigner l’après-midi pour louer du matériel d’escalade et un topo. Il s’avérera que nous n’avons pas le niveau pour la grande majorité des voies ! Les rochers se grimpent « en trad » (traditonnel) donc sans spits installés dans la roche permettant de s’assurer. Il faut poser soi-même les points et nous ne nous sentons pas de nous engager autant. De plus, le rocher est du poudingue, une roche constituée d’un agglomérat de galets, tenus ensemble par un ciment pierreux (ou par l’action du Saint-Esprit). Autant dire que ce n’est pas du tout le type de rocher que nous avons l’habitude de grimper ! Tant pis, l’escalade attendra, ça nous faisait bien envie en voyant les cordées engagées dans les voies, petites fourmis s’attaquant à des murs d’une verticalité effrayante. On s’est donc contenté de les admirer de loin et de les prendre en photo. D’ailleurs, des grimpeurs sont cachés dans 6 photos ci-dessous (parfois en tout petit !), saurez-vous les trouver ?

Le troisième jour, nous randonnons entre les piliers de pierre dans les dernières lueurs du jour, loin des touristes. Le soleil rasant, joueur, nous offre un sublime spectacle d’ombres chinoises. Nous terminons la randonnée en beauté avec un coucher de soleil sur le Grand Vaarlam.

Le 2 mai, nous enfourchons nos vélos et allons visiter le dernier et tout petit (mais mignon !) monastère Saint-Nicolas. Comme d’habitude, les visiteurs doivent entrer avec les genoux couverts et pour les femmes, par une jupe obligatoirement. C’est pourquoi, à l’entrée de chacun des monastères, des paréos en libre service sont proposés. Sauf à Saint-Nicolas ! Ah mais je n’ai pas pris ma petite robe légère, ni ma robe de soirée dans ma sacoche, et encore moins ma jupe plissée ! (Pour ceux qui me connaissent, vous savez en plus que je n’ai pas ça dans ma garde-robe…). Et donc je paye mes 3€ de location de paréo. Ce n’est pas très sympa ça ! On profite tout de même du monastère et surtout de la vue depuis sa terrasse avant de repartir, sans oublier de laisser le paréo, en direction du Sud-Est, afin de rallier l’île de Zante.

10km plus loin, la pluie nous surprend et on se met à l’abri. On a l’impression que ça va durer un moment, on déplie donc nos chaises et on s’installe confortablement. On en profite pour discuter avec Xavier, le frère de Romain, et Sandra, une amie à nous. Ils ont les mêmes disponibilités et la même envie de nous rejoindre pour partager un bout d’aventure pour quelques jours. Ils arrivent donc par le même ferry, après plusieurs heures de bus et train, à Patras, le 14 mai. Ensemble, nous avons prévu d’aller d’abord à Delphes en bus puis de partir à vélo de Patras pour traverser le Péloponnèse. Mais en discutant sur WhatsApp à ce moment avec eux, un autre plan se dessine. Nous irions tous les deux à vélos à Delphes avec Romain puis rejoindrions Patras quelques jours avant leur arrivée. Et nous découvririons donc l’île de Zante tous ensemble. OK alors… Alerte Générale ! On change de plan ! C’est ça aussi le voyage à vélo, on s’adapte en fonction des envies, de la météo, du relief, etc. Romain prend le temps de retracer tout ça sur le GPS et nous repartons (à peu près dans la même direction pour ces premiers kilomètres), jusqu’à un petit lac que nous avions repéré et installons notre tente sur sa rive.

Nous prenons le lendemain la direction du Sud-Est et effectuons une belle étape dans une longue plaine agricole avant de monter jusqu’à, à nouveau, un lac où nous passerons la nuit. Avant cela, nous prenons une pause dans un petit café et un vieux monsieur qui parle très bien anglais nous parle de foot, de voyage et nous apprend quelques mots grecs. Merci !

Un réveil et quelques kilomètres plus tard, et après avoir effectué notre premier sauvetage de tortue, qui consiste à aider les petites bêtes à traverser la route, nous nous arrêtons pour pique-niquer dans la ville de Λαμια (Lamia). Assis sur un banc au centre d’une belle place entourée de bars et restaurants plein à craquer, nous observons les gens vivre et les bambins jouer. C’est alors que nous sommes abordés par des enfants, issus de l’immigration, peut-être afghane ou syrienne, ils nous quémandent de la nourriture, que nous leur refusons, car nous avons vu leurs parents leur donner discrètement des directives quelques secondes plus tôt. C’est le premier contact de notre voyage avec des personnes qui ont risqué leurs vies, quitté leurs pays, leurs familles. Ça nous rend triste.

Nous repartons et parvenons jusqu’à un peu avant la ville de Θερμοπύλες (Thermopyles). Nous nous arrêtons dans un endroit bien connu (merci Google et Park4Night), ici, une rivière d’un bleu très clair coule gaiement, des tentes, camping-cars et caravanes sont installés autour de ses berges. Les chiens errants, câlinés et nourris par tout ce petit monde, ajoutent à la cacophonie des lieux. L’ambiance et surtout, l’eau, est bonne ! 39°C, de quoi avoir (presque) du mal à entrer dedans. Mais il ne fait pas trop chaud et il pleut même quelques gouttes, c’est donc tout content que nous allons nous prélasser pendant de longues minutes après avoir monté la tente. Un peu trop longues minutes, nos bijoux en argent ont réagi avec le soufre présent dans l’eau et ont noirci ! Pas grave, on les nettoiera plus tard. Nous sortons tout fripés de notre long bain mais pas autant que le polonais à côté de nous, qui n’a pas voulu sortir tant que sa réserve de bière n’était pas terminée. Ça lui a pris 4h, et pourtant, je vous pris de croire qu’il avait une bonne descente !
Alors que nous étions en train de préparer le repas, un des chiens s’approche (eh oui, pas folle la bête) et nous regarde de ses yeux implorants. C’est donc la deuxième fois de la journée qu’on refuse de donner de la nourriture à un être innocent… Mais cette fois-ci, sans gêne, il va y avoir un peu plus d’insistance. Le chien ne nous quitte pas des yeux et s’approche petit à petit, tant et si bien qu’il se retrouve presque assis sur le réchaud. Nos gestes et nos paroles n’y font pas grand chose, il faut dire qu’il nous fait rire. Finalement, il ira tenter sa chance, avec succès cette fois, chez nos voisins camping-caristes.

Dernière étape ce dimanche, et pas des moindres, avant d’arriver à Delphes ! Nous attaquons la journée par une longue montée. Nos gourdes d’eau sont à sec et il fait déjà très chaud. Heureusement, on trouve un magasin ouvert à côté d’une station essence, la dame nous donne, en plus de remplir nos bidons, une grande bouteille d’eau fraîche et 2 sandwichs.

Nous passons le cap des 2000km au pied de la seconde montée du jour, de quoi nous donner du courage pour attaquer les 1000m de dénivelés sous la chaleur écrasante. On se met un podcast et de la musique, et éreintés, nous arrivons au sommet 2h plus tard. Nous avons tellement faim que nous sortons le réchaud, c’est une première pour un repas du midi, et engloutissons un gros plat de pâtes. Après une petite sieste à l’ombre, nous repartons pour une longue descente. Il est 15h, et la chaleur est à son maximum. Une petite taverna (un petit restaurant grec), sur le bord de la route, a l’air ouvert. Nous entrons dans l’espoir d’une boisson fraîche. Aucun client mais une famille entière déjeune autour d’une longue table. Oups, nous dérangeons ! Le patron se lève de table, nous fait signe d’entrer et nous offre 2 limonades. En allant aux toilettes, nous traversons une petite pièce dont le sol est couvert de carton gras… et il y a une odeur dans l’air. Un méchoui ! Voilà ce qu’ils ont cuisiné et sont en train de manger. Et soudain, ça fait tilt dans nos têtes : c’est Pâques ! Les Pâques orthodoxes sont toujours décalés de quelques jours des Pâques catholiques. Voilà pourquoi les quelques villages que nous avons traversés nous semblaient bien vides ! Nous remercions chaleureusement la petite famille, qui pendant qu’on sirotait nos limonades, nous ont observé avec curiosité sans oser, tout comme nous, franchir le pas de la discussion. Nous ne souhaitons pas les déranger plus longtemps et repartons pour les derniers kilomètres, que nous arrachons à nos corps fatigués, suffocants sous la chaleur. Nous arrivons enfin au camping, et allons prendre une douche bien méritée avant de partir à la recherche d’une taverna pour fêter nos 2000km !

Partis à la recherche d’un petit restaurant en cette première soirée dans le petit village de Χρισσό (Crissa), au pied de la dernière montée pour Δελφοι (Delphes), nous ne trouvons aucun établissement d’ouvert (eh oui, si vous vous rappelez bien, c’est Pâques !). Les habitants sont plutôt occupés à installer des rangées de chaise autour de la place du village, pour le spectacle de danse traditionnelle qui aura lieu ce soir. Un homme s’approche de nous, nous demande ce que nous cherchons et, un coup de fil plus tard, une voiture arrive en trombe. On nous fait monter et le chauffeur nous amène à une jolie taverna sur les hauteurs, avec une vue magnifique sur la vallée. Là, deux femmes nous attendent et nous installent à la plus belle table. Nous sommes les seuls clients et comprenons qu’elles ont ouvert le restaurant rien que pour nous ! On se régale pour pas trop cher et redescendons à pied pour une marche digestive jusqu’au centre du village. Nous assistons au spectacle de danse mais ne nous attardons pas trop : les danses, consistant en quelques pas simples effectués par un large cercle de danseur et danseuses (quelques uns ont déjà trop bu d’alcool !) en habits traditionnels, sont assez lentes et le sommeil nous gagne.

Le lendemain, bien reposés, nous nous positionnons sur le bord de la route, devant le camping, et levons le pouce… oui, parce que le site archéologique de Delphes est au sommet d’une énorme bosse et nous n’avons aucune envie de la faire à vélo et sous la chaleur ! Apres plusieurs minutes d’attente, une voiture s’arrête finalement et son conducteur nous dépose juste devant le musée.

Aujourd’hui, c’est férié (oui, c’est toujours Pâques !) et il y a un monde de fou. Après une recherche infructueuse d’un guide hier sur internet, notre prospection sur place ne donnera rien de mieux. Il y a quelques belles pièces dans le musée mais les explications, très techniques, en plus de la foule, nous font vite décamper. Nous profitons un peu plus du site archéologique en lui-même, malgré la chaleur. On cherche quelques explications sur internet, on s’approche discrètement des guides anglais des bus de toutous pour écouter et on repart quelques heures plus tard, un peu déçus. On n’a eu l’impression de n’avoir vu que des cailloux alors qu’on aurait aimé tout savoir sur ce lieu de culte du dieu Apollon et son histoire à travers les âges. Ne vous en faites pas, on se réconciliera avec les cailloux à Olympie et Athènes mais nous avons globalement trouvé que les sites archéologiques grecs, au vu du patrimoine qu’ils représentent et du prix du billet d’entrée, manquent cruellement d’explications et de propositions de visites guidées.

Le lendemain, nous profitons d’un repos bien mérité au camping, entre petit tour dans la piscine (très fraîche !) avec vue imprenable sur la vallée (un champs d’olivier s’étend à nos pieds jusqu’à la mer, les montagnes du Péloponnèse complètent le décor en fond), jeu de société, envoi de la newsletter et petit resto, cette journée sans vélo ni visite aura été très reposante !

Nous repartons de notre super camping tôt ce matin car une longue étape nous attend : 110km jusqu’à Πάτρα (Patras), où nous retrouverons notre vie sédentaire pour une semaine en attendant Xavier et Sandra. La journée commence par une longue descente jusqu’à la mer, que nous longeons quelques kilomètres (plein Ouest) avant de nous arrêter pour le petit déjeuner sur la place d’un petit village, non sans avoir acheté de quoi se régaler à la boulangerie juste en face.

Nous continuons notre chemin dans la même direction sur une belle route panoramique, option vue sur la mer et les montagnes du Péloponnèse. Les kilomètres s’enchaînent bien et nous nous arrêtons pour pique-niquer sur une plage après avoir avalé 90km. Lors d’une pause photo, je me suis faite klaxonnée par un chauffeur fou (il faut dire que je n’ai pas été très prudente) qui m’aura fait une belle frayeur. L’après-midi, entre 2 sauvetages de tortue, nous donnons encore quelques coups de pédale qui nous amènent jusqu’au ferry qui nous fera traverser le bras de mer jusqu’à Ρίο (Rio), la petite ville en bordure de Patras où nous avons choisit d’établir notre campement pour la semaine. Ça y est, nous avons quitté le continent et sommes sur la presqu’île du Péloponnèse !

Nous prenons possession de notre petit appartement Airbnb : une cuisine équipée, une chambre avec une super literie, une bonne douche et une machine à laver ! C’est parfait, on est trop content ! On se motive à sortir faire des courses après la douche bien méritée et on achète de quoi manger pour toute la semaine, ça nous remplit toutes nos sacoches (préalablement vidées bien sûr) ! On prend plaisir à se cuisiner de bons petits plats tous les jours. On mangera surtout beaucoup de salade grecque (oignon rouge, tomate, poivron, concombre, feta, olive, quelques herbes, arroser d’huile d’olive et le tour est joué), on se cuisinera également un poulet curry, un clafoutis aux cerises… miam.

Il n’y a pas grand chose à visiter à Patras et ses alentours, alors ces jours seront constitués de beaucoup de repos, de jeux, de télé (on se regarde la série « Le jeu de la Dame » sur Netflix ainsi que quelques épisodes de One Piece, on ne se refait pas !), de triage de photo, de lecture. Romain édite une vidéo, j’écris un article sur la Croatie. Bref, on profite de cette semaine que nous avons en avance pour prendre soin de nous, de nos corps et de notre moral !

Petite anecdote rigolote : Romain a branché notre disque dur sur la télé dans l’espoir de regarder un film. Comme c’est écrit en grec, il a appuyé sur tous les boutons… et la télé a formaté le disque dur. Direction donc un informaticien… qui n’arrivera pas à sauver nos données ! Oups…

Nous retrouvons Sandra et Xavier au port de Patras, après leur 48h de trajet. Un couple d’ami de Sandra est également de passage et nous déjeunons tous ensemble au restaurant. Le centre-ville n’est guère intéressant mais l’ambiance est bonne (voire loufoque… nous apercevons un chien avec des lunettes de vue !) et nous passons un bon moment

Le lendemain, nous prenons la route en direction de Κνλλήνη (Kyllini), d’où nous prendrons le bateau pour l’île de Τζάντε (Zante). La route est pénible, c’est même l’une des pires étapes que nous ayons effectuée depuis que nous sommes partis ! Nous pédalons sur une grosse 2×2 voie côtière, avec énormément de trafic et très peu d’intérêt. On en arrive finalement à bout et prenons rapidement le ferry après un petit pique-nique à l’ombre bien mérité. Une fois débarqués sur l’île et après avoir fait quelques courses, nous prenons la direction d’un sympathique camping au bord de l’eau, à Αλυκές (Alykés). Romain aide son frère, qui monte la tente que nous lui avons prêté pour la première fois, pendant que j’installe notre campement à côté de celui de Sandra. Lors du dîner, un guide touristique anglais nous rejoint. Il vient d’adopter un petit chiot qu’il a trouvé non loin d’une poubelle. On discute un bout de temps avec lui, et il nous conseille d’aller voir un village dans les hauteurs de l’île qui, d’après lui, est très beau.

On se lève tôt le lendemain pour faire une balade à vélo : on commence par le village dont nous a parlé notre compagnon d’Outre-Manche d’hier soir… et à part une énorme côte et quelques bouibouis pour touristes, nous ne trouvons rien à voir ! Il fait très chaud malgré (où à cause ?) d’un épais nuage de sable dans le ciel qui couvre le soleil. J’ai mes règles et avec la chaleur et l’effort physique, c’est une journée difficile pour moi ! Nous roulons ensuite jusqu’au très beau point de vue sur la plage du naufrage. Il y a beaucoup de monde, mais nous nous trouvons un petit coin pour pique-niquer. La plage est nommée ainsi à cause de l’épave d’un navire échoué sur la plage en 1980. Après quelques photos, nous repartons et, une grosse bosse et une longue descente plus tard, nous voilà sur une belle plage non loin du camping. Apparemment, quelques tortues marines vivent ici et Romain et Sandra partent à leur recherche. La mer est froide mais ils enfilent courageusement maillot de bain, masque et tuba avant de se mettre à l’eau… et finissent par nager avec une belle tortue d’un mètre de diamètre ! Mission accomplie ! De retour au camping, et après une séance d’étirement, une partie de billard et un petit dîner concocté par nos soins, nous filons nous coucher pour un dodo bien mérité.

On essaye de partir du camping à 8h mais, pour ce premier démontage de bivouac, Xav’ est à la traîne. Il est vrai que, si le cyclovoyage est ouvert à toute personne possédant une bicyclette, l’efficacité quant au choix du matériel et à la manière de le ranger vient avec le temps… et Xav’ a du boulot car il est venu très chargé ! Tous les matins suivants, il devra donc courageusement se lever 30min plus tôt que nous pour ranger son barda. Mais au fur et à mesure des jours, il gagnera en efficience et renverra même des affaires dans un colis quelques jours plus tard pour être plus léger.

On repart en direction de la plage aux tortues d’hier dans l’espoir d’en apercevoir quelques unes avant de partir mais sans succès. Nous regagnons le port et reprenons le ferry pour rallier Kyllini et le Péloponnèse. Le nuage de sable est toujours présent, il alourdit l’atmosphère et nous masque l’horizon sur la mer et les montagnes des terres. Dommage. Nous roulons vers l’est, et traversons quelques dunes mais surtout de longues étendues de cultures et de serres (notamment de fraises). On imagine la chaleur qu’il doit faire sous les bâches… les ouvriers qui travaillent ici ne sont pas d’origine grecque, mais sont issus de l’immigration, peut-être, à nouveau, afghane ou syrienne. Après une longue bosse, nous arrivons, soulagés, au camping d’Ολυμπία (Olympie), où nous rencontrons un couple de jeune cyclovoyageurs français, Lou et Guilwen, que nous retrouverons en Turquie… mais c’est une autre histoire ! On discute un bon moment puis les laissons à la préparation de leur dîner tandis que nous nous dirigeons vers un excellent restaurant ! Houmous, tatziki, feuilles de vignes puis viande grillée accompagnée de patate vapeur, il n’y a plus de place pour un dessert… bon, ok alors, juste un petit ! Tarte chocolat ou gâteau à base de crème de pistache, que choisir ?

Le lendemain, nous avons rendez-vous à 9h pour la location de lunettes de réalité virtuelle qui accompagneront notre visite du site archéologique d’Olympie. Vaccinés par notre visite sans explication de Delphes, et n’ayant toujours pas trouvé de guide, j’ai trouvé cette solution qui s’avérera être plutôt bonne ! Aujourd’hui est la journée européenne des musées donc l’entrée au site est gratuite… coup de chance ! Le site d’Olympie était un sanctuaire dédié au roi des dieux antiques grecs, j’ai nommé Zeus. Ici se tenaient les Jeux Olympiques en son honneur, tous les 4 ans (à partir de 776 av. J.-C. jusqu’en 393 ap.J.-C.). Les jeux étaient constitués de concours de courses à pied, courses de char et sport de combat telle que la lutte. Ils étaient réservés aux citoyens grecs (et donc uniquement des hommes, avec également un concours pour les enfants). Les femmes avaient leurs propres jeux, dédiés à la déesse Héra, qui se déroulaient généralement peu après les jeux Olympiques. Dire que la flamme des JO de Paris a été allumée ici il y a quelques jours seulement ! On a l’air un peu bête avec les lunettes VR, mais elles nous montrent les bâtiments (thermes, gymnase, stade, palestre, ateliers, etc.) tels qu’ils étaient vraisemblablement à l’époque (de 3000 av. J.-C. à 550 ap. J.-C. donc) ainsi que la monumentale statue chryséléphantine (d’or et d’ivoire) de Zeus. De plus de 12m de haut, elle fait partie des 7 merveilles du monde antique. Les images sont accompagnées d’explications, la visite est intéressante pour tout le monde ! Nous allons ensuite voir les 2 musées pour compléter et prolonger l’expérience d’Olympie : des haltères pour l’entraînement des athlètes, aux strigiles (sorte de racloire) dont ils se servaient pour enlever la terre de leurs corps avant d’aller se laver aux thermes (les bains étaient chaud !), en passant par les poteries, tout est décoré avec raffinement. Quelle civilisation fascinante ! Après la visite, nous retournons au camping pour une après-midi repos-piscine bien méritée !

Nous quittons notre beau camping avec regret très tôt le lendemain, pour éviter la chaleur. C’est raté, car elle arrive vite et nous rattrape dans la grosse côte du jour… on suffoque sur une petite route de montagne. Parfois, une minuscule chapelle surgit au détour d’un virage, sur le bord de la route. En Grèce, les rescapés d’accident de voiture ou, malheureusement, les familles des personnes décédées sur la route érigent ces petits monuments en souvenir de l’accident.  

Le nuage de sable nous gâche toujours un peu la vue mais on profite quand même du paysage. Vers midi, après 55km et 1300m de dénivelé effectués, on s’arrête pour pique-niquer à l’ombre, à côté d’une petite chapelle avec un point d’eau. À l’abri des regards depuis la route (même si l’on a croisé que 3 voitures depuis 2h), c’est l’endroit idéal pour un bivouac ! On décide de se reposer ici tout l’après-midi et, comme la fatigue est bien présente et que nous sommes bien installés, nous déciderons finalement de nous dormir ici. Xavier, frileux, trouve quand même moyen de faire la vaisselle avec un bonnet !

On se lève tôt de nouveau et à 6h30 du matin, quelque part perdu au milieu du Péloponnèse et croyant être à l’abri de tout regard, je me baisse derrière la chapelle pour faire pipi… quand j’entends soudainement le bruit énervant d’un énorme moustique. C’est un drone ! Et il est en train de me filmer ! On ne peut pas faire pipi tranquille ? Le pilote est sur la route en contrebas, en train de travailler sur une carte des lieux. Il me baragouine quelque chose en grec que je prends pour des excuses… c’est quand même pas de chance !! On décolle rapidement et terminons la côte entamée hier dans la fraîcheur du matin. Les genêts sont en fleur, et leurs couleurs jaune flashy est mise en valeur par la lumière matinale. C’est très beau. On arrive pour l’heure du petit déjeuner à Δημητσάνα (Dimitsana), un joli petit village accroché à une colline. Sandra et moi prenons le temps de la visite tandis que Romain et Xavier retendent les rayons de la roue arrière du vélo de Xavier. Quelques kilomètres plus tard, nous laissons nos montures sur le bord de la route et descendons à pied jusqu’au monastère Saint-John, suspendu aux falaises. La visite est permise et on profite de la sérénité et du calme des lieux. Les moines nous offrent du café et des loukoums. Nous continuons ensuite notre descente jusqu’à la rivière Lousios, qui coule au fond des gorges du même nom. La fraîcheur est bienvenue et une sieste s’impose après un bon pique-nique. Sandra et moi faisons trempette des jambes, puis, nous remontons tous ensemble jusqu’au parking un peu au-dessus du monastère pour faire du stop pour remonter jusqu’aux vélos. Il fait si chaud et la montée est vraiment longue, on est tout content de nous faire prendre par les 2 seules voitures présentes. De retour à nos vélos, on roule de nouveau quelques kilomètres et passons un col. De l’autre côté, la végétation et le climat changent complètement, de l’aridité , du genêt et du maquis, nous passons à la fraîcheur humide d’une forêt de sapin ! On se trouve un petit coin de bivouac à côté d’un puit, à l’orée des bois. On est heureux de ne plus suffoquer de chaud et enfilons avec plaisir nos pulls pour la soirée. Nous sommes par contre attaqués de toute part par les moustiques et nous réfugions vite vite sous la tente après le repas. On s’endort peu de temps après avec les cris des chacals dorés.

On a froid en se levant ! Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas eu la chair de poule ! On roule jusqu’à trouver un spot au soleil pour le petit-déjeuner puis entamons une longue descente jusqu’à Τρίπολη  (Tripoli). J’aperçois un chacal doré traverser la route au détour d’un virage, mais je n’ai pas eu le temps de dégainer l’appareil photo. Peu après un énième sauvetage de tortue, j’entends un bruit bizarre sur mon vélo. On s’arrête en catastrophe : mon garde-boue arrière est en train de casser ! Le plastique a fatigué avec la succession de chaud/froid. Celui de Romain a également fissuré de la même manière il y a quelques jours. Mon chéri bricoleur me répare tout ça proprement et on peut repartir !
Tripoli est une grosse ville sans grand intérêt et, une fois quelques courses faites, nous nous dépêchons d’en sortir. Le paysage change radicalement à nouveau jusqu’au prochain col : la route navigue dans un désert de caillou, il n’y a ni ombre ni végétation, c’est très hostile. Une longue descente plus tard, nous retrouvons la mer et installons nos tentes sur une plage. Après la baignade et une douche, nous préparons le repas (une grosse salade grecque pour changer), et 2 cyclovoyageurs français nous rejoignent. Nous passons la soirée à faire connaissance et à discuter.

Nous roulons le lendemain jusqu’à Ναύπλιο (Nauplie), une très belle ville que nous visitons tranquillement, avec l’aide d’une délicieuse moussaka pour le déjeuner et d’une glace en dessert. Le nuage de sable est enfin parti et ça change tout ! Le ciel et la mer ont retrouvé leur belle couleur bleue, la température redescend un peu. Nous prenons de la hauteur et apercevons des raies nager dans l’eau transparente d’une baie. Puis, Romain et Xavier envoient une petite lettre par la poste pour la fête des mères et nous reprenons les vélos quelques kilomètres pour rallier le camping de Τολό (Toló). Après un plouf dans la mer et même un peu de snorkeling, nous allons faire quelques courses, préparons et mangeons un bon repas et terminons la soirée par une partie de carte endiablée avec notre tout nouveau jeu de carte « statues grecques d’hommes nus ».

Nous nous levons avec le soleil mais cela ne nous empêche pas de souffrir de la chaleur. Je me mets un podcast dans les oreilles pour faire passer les 40km (dont 2 km de montée sur un chemin de cailloux…) qui nous séparent du site archéologique de la cité d’Eπίδαυρος (Épidaure). Toujours pas de guide, même si on essaye de se rapprocher discrètement d’un groupe de temps en temps, et cette fois-ci, pas de lunettes de réalité virtuelle pour pimenter la visite ! Donc on regarde des cailloux posés en pile (c’est beau quand même) et cherchons quelques informations sur internet. À l’Époque classique (507-323 av. J.-C.), on pratique ici la médecine par les songes au sanctuaire d’Asclépios, ce dernier faisant la renommée de la cité. Et de nos jours, le site est mondialement connu pour son magnifique théâtre, extrêmement bien conservé, qui trône à côté du sanctuaire et de ses thermes. Rien que pour la visite de ce théâtre, cela valait la peine de venir jusqu’ici ! L’acoustique est également excellente, on peut entendre une pièce de monnaie tomber sur le sol de la scène même assis au tout dernier rang. Incroyable ! Nous retournons sur nos vélos pour rallier Παναγία (Panagia), où nous mangeons un bon repas avant d’aller nous reposer dans un magnifique camping, au bord de la mer et sous les citronniers.

Nous quittons, à l’aube et à regret, notre magnifique camping sous les citronniers. Surtout que les premiers kilomètres nous réservent une mauvaise surprise : 300m de dénivelé en 3km. Je n’ai jamais fait une montée aussi difficile à vélo. Après une demi-heure d’effort et une petite pause à l’ombre pour reprendre notre souffle, nous repartons sur
une sublime route panoramique sur la mer et les îles saroniques. La mer est bleue, les fleurs au bord de la route sont de toutes les couleurs, il n’y a pas de trafic… Le paradis ! Nous atteignons la très jolie petite ville de Πόρος (Poros) pour midi. Les maisons sont blanches, comme sur les îles cyclades, les voiliers, nombreux à être arrimés au port, sont tous plus beaux les uns que les autres. Poros est sur une île, et aucun pont ne la relie au continent, nous attendons donc bien sagement le bac qui arrive 5min plus tard et nous fait traverser la mer jusqu’au centre-ville en quelques minutes. Xavier part faire le tour de l’île à vélo tandis que Romain, Sand’ et moi nous posons sur une plage tranquille pour un pique-nique. Mais avant le repas, baignade ! Un monsieur nous explique comment entrer en évitant les oursins et nous nageons dans l’eau transparente avec bonheur. Xavier nous rejoint et une sieste s’impose. L’heure arrive ensuite de prendre le bateau depuis Poros jusqu’au Pirée, le port d’Athènes. Le trajet nous prendra plus de 2h en navette rapide et nous débarquons au Pirée en début de soirée. Il nous reste une dizaine de kilomètres dans la jungle urbaine avant d’arriver chez notre hôte Warmshower Thibault qui aura la gentillesse de nous accueillir, nous, nos vélos et notre barda, pendant 4 nuits. Merci !

Αθήνα (Athènes), capitale de la Grèce, 4 millions d’habitants (soit 30% de la population), est une ville fascinante. 

Le premier jour, nous visitons au maximum le centre historique (Acropole, agora romaine, etc.), accompagnés d’un audio-guide qui nous apprendra plein de choses ! Moi qui avait peur d’être déçue par l’Acropole, à cause de la foule et de la comparaison avec Olympie, Delphes et Épidaure, j’ai eu tort ! Certes, il y a énormément de monde, même à l’ouverture, mais il faut avouer que le Parthénon est magnifique, et d’une taille impressionnante. On se régale d’un petit resto pour nous remettre de notre réveil matinal et de toutes ces visites puis, Sandra nous quitte en fin d’après-midi : c’est la fin de son périple avec nous, merci Sand’ !

Les 3 jours suivants seront constitués de nouvelles visites, de mécanique vélo, de repos aux heures de grosses chaleurs, de couchers de soleil (dans un parc, un autre depuis le Mont Lycabette, un autre au-dessus du stade panathénaïque). L’appartement de Thibault est vraiment bien situé au centre d’Athènes, nous passons donc régulièrement devant le parlement grec et ses gardes stoïques, les evzones. Leur uniforme, inspiré des tenues traditionnelles grecques, ainsi que la «chorégraphie» de la relève, exécutée avec minutie, nous ont envoûtés !

Le denier soir, nous retrouvons Lou et Guilwen, les 2 jeunes cyclovoyageurs français rencontrés à Olympie, ainsi que Willy et Béné, également cyclovoyageurs… et habitant juste à côté de chez nous ! Partis un jour après nous pour un voyage à vélo vers l’Est sans date de retour, ils font partie du même CAF (Club Alpin Français) que nous mais nous ne nous sommes jamais rencontrés ! Nous partageons un beau moment autour d’un bon repas et de discussions sur nos vies d’avant et le voyage à vélo. 

Le lendemain, après avoir chaleureusement remercié Thibault, nous traversons de nouveau la périphérie d’Athènes pour arriver au Pirée, d’où nous prenons le ferry pour Lesbos, une île tout à l’est de la mer Égée. Dans notre plan initial, au moment de tracer en gros notre périple, nous souhaitions rejoindre la Turquie par le bateau en faisant plusieurs escales dans les îles Cyclades. Malheureusement, nous n’avons trouvé aucun bateau qui rejoigne Ayvalık, en Turquie, depuis Santorin, Naxos ou Poros.